Introduction à la sexualité solitaire sacrée, 1ère partie : "Branleurs, branleuses, unissez-vous!"

Publié le par Printemps

Ne soyez pas choqués par les termes choisis pour mon titre. J'aime les mots
BRANLEUR et BRANLEUSE.
Je les trouve extrêmement décomplexant...

Sur les conseils d'Eva, une blogueuse qui a lu mon précédent article sur les hommes pré-orgasmiques, je continue à donner de l'information sur la sexualité sacrée, et cette fois à l'attention spéciale des lecteurs et lectrices qui "vivent seuls" (je justifierai les guillemets un peu plus loin).

Je reçois des témoignages de célibataires concernant leur sexualité souvent teintés de peine et de frustration. Comme la plupart d'entre nous, ils vivent souvent avec la certitude que la sexualité est nécessairement une affaire de partage entre deux personnes.
Certes, c'est vrai.
C'est une vérité.
Il en existe d'autres qui n'excluent pas celle-là.

Je vous propose de tester une autre vérité concernant le sexe :

la sexualité solitaire est nécessaire à une vie équilibrée,
c'est une source merveilleuse de bien-être,
un champ d'exploration de soi
et même une manière de mieux rencontrer les autres.





En apprenant à vivre sans culpabilité l'idée qu'on peut être son propre amant (sa propre amante), et même qu'on a besoin de l'être, on devient capable de repousser très loin les limites du plaisir que l'on connait habituellement, et en plus, on supprime une grande quantité d'obstacles psychologiques dus à la frustration, obstacles qui nous conduisent souvent à des échecs dans des domaines indirectement affectés (vie sentimentale, vie professionnelle, santé).
Vous voulez des liens sur le sujet? Rendez-vous à la fin de l'article.


c'est pas génial qu'un être vivant soit capable de se donner à lui-même autant de plaisir, juste grâce à la force de son imagination?
et on voudrait nous faire croire que c'est honteux ???


Une petite remarque d'ordre socio-linguistique, quand on dit, "je vis seul", c'est un abus de langage assez parlant, car en réalité, très peu de gens "vivent seuls", sans la moindre expérience d'amour, d'attirance, d'échange agréable avec les autres. Il y a toujours quelqu'un prêt à nous sourire au coin de la rue, n'est-ce pas?
Encore faut-il être prêt soi-même à recevoir le sourire en question!

C'est un peu le même problème qu'on rencontre en tant que célibataire quand se pose la question du sexe : le plaisir, le bien-être, la guérison sont là, à portée de main (c'est le cas de dire), encore faut-il accepter que tout cela est juste et bon!

Souvent, avec la masturbation, même si la sensation physique est géniale, on reste triste et un peu coupable après coup... "la queue entre les jambes", si j'ose dire... 
On a le sentiment de s'être extrait du monde pendant quelques courts instants magiques et qu'il est maintenant temps de revenir à la triste réalité : or, quand vous êtes célibataire, personne n'est là pour vous prendre dans ses bras ou vous présenter un sourire satisfait et complice...

Mais ce sentiment de vague à l'âme est souvent vécu également par les personnes qui ont une sexualité en couple!
Les psys parlent de "dépression post-coïtum".

Les branleurs et les branleuses célibataires connaissent bien ça, parce qu'en braves enfants judéo-chétiens ou musulmans, ils se farcissent la bonne vieille culpabilité, transmise depuis des siècles et des siècles, liée à l'idée que la masturbation est sale et malsaine,  PLUS le handicap social que représente le célibat et tout particulièrement la sexualité solitaire.


En gros, aujourd'hui, l'image qu'on reçoit dans les films, dans les pubs, les journaux et du coup aussi dans les conversations, à propos de la masturbation, c'est l'image sordide d'une personne imature et souvent grotesque, incapable d'attirer un partenaire et obligée de satisfaire seule sa frustration!!

Quelle horreur! Quelle image dégradée de ce qu'est le sexe!

 

La masturbation est un art,
qui s'étudie et s'enseigne depuis des millénaires (et oui!), car elle recèle un puissante source d'énergie vitale. Le ChiQong par exemple comporte des exercices de "mobilisation de l'énergie sexuelle", qui sont des formes de masturbation conscientes (lire les ouvrages de Mantak Chia, pour ceux que ça intéresse - perso, je les trouve un peu trop dogmatiques, mais ça donne une idée...). Les adeptes du Tantra connaissent aussi les aspects les plus nobles de la sexualité solitaire. On peut aussi parler des Tigresses Blanches, ces religieuses chinoises d'un genre particulier qui récupèrent l'énergie sexuelle de l'homme pour leur bénéfice physiologique... etc, etc...




Sans aller se faire initier à l'autre bout du monde,
on peut très bien se réconcilier avec la pratique de notre corps
et simplement se rappeler ce qu'est la masturbation :
 

un hommage que nous rendons à notre amant(e) intérieur(e).
un moment de communion réelle avec nous-même.
une prise de conscience que notre corps vit, vibre, qu'il est là et bien là et qu'il mérite qu'on s'occupe de lui!

OK! me direz-vous, mais quand on voit la teneur de certaines images mentales qui accompagnent la rêverie du branleur ou de la branleuse, on se dit qu'on est drôlement loin de l'amour inconditionnel !
Voyeurisme, exhibitionnisme, partouzes déchaînées, partenaires pas très recommandables!!
Mamma mia!
Heureusement que personne ne voit ça!!!

Et pourtant, cela fait bel et bien partie de moi, de vous, de nous tous!
Un de mes guides spirituels m'expliquait un jour que le sexe est l'expérience qui a été créée pour convaincre nos âmes de rester incarnées sur terre! 
Le sexe est une expérience profonde, terrestre, ancestrale, nocturne, qui plonge dans nos aspects les plus primaires, primordiaux, bestiaux, instinctifs.
L'image très "éthérée" de la sexualité que transmet parfois l'imagerie "tantrique new age" (si, si, des fées, des voiles, tout ça tout ça), montre un aspect de la sexualité sacrée. 
Mais notre caractère instinctif, notre "cochon intérieur", lui aussi est sacré, il mérite d'être bien traité, et non enfermé derrière notre bonne moralité (pas si bonne, peut-être au fond!)

Tout est sacré dans l'Humain.
Aimons-nous dans tous nos aspects.
Il n'y a rien de "dégueulasse" en nous. 
Absolument rien.
Alors, au lieu de nous traiter nous-mêmes comme des criminels ou des pervers, acceptons que ce que nous faisons est beau.
Y compris la masturbation...
Allez! Au boulot!



http://blogs.psychologytoday.com/blog/lust-in-paradise/200901/masturbation-paranoia-may-cause-cancer

http://www.independent.co.uk/life-style/health-and-wellbeing/health-news/masturbation-can-be-good-for-the-over50s-1516792.html

 

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P
<br /> "O Juliette! Qu'ils sont délicieux les plaisirs de l'imagination...et de quelles délices on jouit en se branlant mutuellement..." Sade<br /> Bravo pour votre courage ! Continuez...vive les pensées supplétives...<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Bonjour, je vous félicite pour cet article sur lequel je suis arrivé par hasard. Il est très juste. Dans une conversation, une émission ou un article, la masturbation n'est abordée que comme<br /> sexualité de substitution temporaire, et le plus souvent sous l'angle de la plaisanterie ou de la moquerie.<br /> <br /> N'ayant pratiquement jamais eu de relations sexuelles dans ma vie malgré mes 61 ans, j'ai toujours été amené à avoir honte de mes masturbations quotidiennes. Quand, au décours d'une discussion<br /> entre collègues ou amis, le sujet de la "branlette" venait sur le tapis, je me sentais gêné d'avance et essayais de m'éclipser.<br /> <br /> Encore merci pour cet article, je croyais êtyre le seul à penser que se masturber c'était un peu faire l'amour avec soi-même.<br /> <br /> <br />
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H
Quel bel article ! <br /> En tant que pratiquant zélé et grand artiste branleur, je vous remercie d'un tel bon sens et d'un telle clairvoyance.<br /> S'il faut parler de spiritualité, je dirais donc que je suis adepte de la voie de la Main Gauche - dans tous les sens du terme !
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